Les enfants sont des oiseaux

Les enfants sont des oiseaux

de Guy-Joseph Feller

« Le jour où quelqu’un vous aime, il fait très beau ! (Jean Gabin) »

Ce récit m’a interpellé de par sa façon neuve de relater une histoire prenante du début jusqu’à la fin. De l’inédit pour une région qui a besoin d’être secouée pour ressurgir de ses cendres. J’ai vraiment ressenti beaucoup de plaisir à lire ce roman dont on ne percevra le dénouement seulement qu’à la fin. C’est la première fois que je suis si ému pour une lecture d’un ouvrage : c’est captivant, très agréable à lire. du début jusqu’à la fin.

Vous allez vivre une histoire d’amour particulière entre une jeune fille longovicienne et bourgeoise de 15 ans qui va tomber amoureuse d’un Kabyle de 17 ans, beau comme un dieu. Vous assisterez à cette difficile compréhension entre le monde adulte et l’adolescence encore innocente des dures réalités de la vie.

Vous suivrez cette histoire qui se déroule dans notre région vue sous un œil nouveau aussi bien du fait des mentalités bourgeoises et émigrées que de la façon de relater notre passé sidérurgique. J’ai adoré la référence à nos usines, à ses ouvriers vus sous un regard tout à fait nouveau :  Tour de la ZUP, hauts fourneaux, convertisseurs, train fil,…, et le cadre de  notre patrimoine régional ainsi que de la façon de parler de ceux venus d’ailleurs, de leur mal du pays, du sud, de la Kabylie, des tempêtes de sable ocre, et de cette transplantation de leurs  jeunes  attirés vers un pays inconnu mais qu’ils possèdent au fond de leurs gènes…

J’y ai découvert une mentalité particulière, celle des émigrés en mal de leur pays d’origine et cette friction, souvent mal connue, entre Kabyles et Arabes barbus, qui nous montrent que même pour des peuples vus par des européens, il peut exister une différence qui parfois peut pousser à la haine ou au drame. Du grand art !

Les scènes d’amour y trouvent une place particulière, non vulgaires, mais relatées par des yeux d’adolescents qui vont vous surprendre ! Cela m’a beaucoup impressionné, on n’est pas habitué à un tel genre d’écrit : cela décoiffe.

Quelle plume ! Quel vocabulaire ! Que de connaissances ! Un vocabulaire dont nous ne sommes pas toujours bien habitués … qui décoiffe, qui nous amène parfois à  rechercher le sens exact des mots.

LOUIS HUBLAU

illustration originale de Jean-Pascal Piquard