Papa, j’ai grandi à l’école

Papa, j’ai grandi à l’école

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Description

« Quand j’étais enfant, le bruit ronflant d’un étrange appareil arrivait jusqu’à mes oreilles, dès potron-minet.

C’était celui d’un moulin à moudre les graines de café !

C’était pour moi l’instant attendu, le moment où mon cœur bondissait hors du lit, car je savais que ma mère était levée et que j’allais pouvoir enfin la retrouver.

Je me précipitais dans la cuisine.

La bonne odeur de café embaumait la pièce. Elle m’enveloppait et me rassurait. Elle me pénétrait.

Ma maman était là ; belle, énergique, vigoureuse, inébranlable.

La journée serait belle !

Cette fragrance matinale, c’est ma madeleine de Proust à moi, celle du souvenir d’un rituel de mon enfance qui ressurgit à chaque fois que cette même odeur effleure mes narines.

C’est une impression de réminiscence d’un temps retrouvé.

C’est une reconstruction d’un passé.

Je me sens, à cet instant précis, affranchie de l’ordre du temps.

Et ma maman est là. Devant moi. Sa tasse de café portée à ses lèvres.

« J’ai gardé précieusement ton moulin. Tu es encore avec moi tous les matins.

Je ne t’oublierai pas maman ». »

C’est l’histoire d’une petite fille, dans le Pays-Haut, une fille d’ouvrier… Descendante d’immigrés italiens. Une petite fille que son papa appelait Fifette.

C’est l’histoire d’une promesse d’enfant.

C’est une histoire de mots.

Des mots de petite fille, des mots d’adolescente, des mots de femme.

Venger, apprendre, travailler, devenir, réussir, transmettre. Aimer.

Des mots de doute, des mots de souffrance, des mots d’espoir.

Des mots de livres.

Les mots des autres.

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